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Le chaînon manquant

Il y a quelque chose de pourri dans le royaume informatique du Québec, dirait Shakespeare. Des chiffres qui donnent le vertige circulent, comme 13 G$ pour l’informatique au gouvernement. Pire encore, la désinvolture avec laquelle on lance en l’air les centaines de millions de dollars. Une culture sévit et entretient un système qui ne livre pas. Peu importe le nombre d’échecs, peu importe les dépassements qui sont chiffrés par le vérificateur général, on recommence le même manège sans répit. Les gouvernements pèsent lourd dans notre économie et dépensent plus que tous les autres réunis, ce ne sont pas des acteurs neutres. En informatique, ils dépensent des sommes colossales avec l’étranger, et nous incitent à exporter, à conquérir le monde, pour améliorer notre balance commerciale, grandement déficitaire grâce à eux. Petites entreprises, vous devez exporter, le marché local vous est réduit comme peau de chagrin. L’informatique requiert une culture, absente en santé certainement car elle est embryonnaire et chaotique, les infrastructures quasi inexistantes. Tant nous reste à faire et nous sommes prisonniers d’un modèle qui a fait ses preuves comme gaspillage. On parle uniquement ici des dépassements, sans tenir compte de la qualité, absente de l’équation. En réalité on ne livre pas, mais on facture. Voilà la clé, quand on paye les heures, on a intérêt à étirer la sauce. 

Prenons-nous en main et passons à l’action ! Changeons le modèle sans attendre ! Le gouvernement ne sait plus à quelle taxe se vouer! Petites entreprises, regroupez-vous ! La motivation se trouve chez-vous, la faim vous gouverne, ensemble vous êtes plus forts. Vous ne deviendrez pas «gros», mais bien impressionnants et fiers de vous présenter. Déjà des modèles coopératifs émergent, les ingénieurs présentent des modèles pour fédérer l ’expertise et augmenter son accès, un «best of breed» où chacun est responsable. À l’oeuvre pour utiliser les ressources qui dorment, notre position quasi inouïe dans le système nous donne la chance de voir trois côtés à la médaille: les institutions d’enseignement, celles de la santé, et nous, catalyseurs et liens, partie essentielle de l’expérience d’intégration. Ces institutions ont des vies plutôt parallèles en temps normal. Nous avons cette chance de rendre service en santé, dans un cadre opérationnel et non théorique, et entendons nous en servir pour rapprocher les parties et leur donner accès à de nouveaux bassins d’expertise. Nous allons jouer notre rôle de lien, de chaînon manquant avec le Cégep de Jonquière pour ouvrir la connaissance mutuelle des processus reconnus et étudiés. Des projets concrets d’amélioration de nos logiciels sont soumis aux étudiants. Au travail, désormais plus motivés et créatifs, les étudiants doteront les institutions d’une expertise rapprochée, porte ouverte sur l’autonomie. Il est temps !

Mêlons-nous de nos affaires ! 

– Jacques Gagnon, ing., Président-directeur général d’Imagem